Le ton monte !!!
Pool Masseys à Navarrenx : La pêche sportive à la ligne, un potentiel économique dont les vallée des gaves ne veulent pas être dépossédées
Le 25 juin dernier, le Tribunal administratif de Pau avait confirmé l'interdiction de la pêche dans le port de commerce de Bayonne. Et il avait donné un délai de 6 mois aux préfets des Pyrénées-Atlantiques et des Landes pour organiser et faire appliquer leur pouvoir de police.
On arrive au terme de ces 6 mois et il se dit, avec insistance, que le Conseil Régional, propriétaire du port de Bayonne, pourrait modifier son règlement afin de permettre aux marins pêcheurs professionnels de continuer à déployer leurs filets dérivants. Cette information s'est répandue comme une traînée de poudre. On peut même dire qu'elle fait de grosses vagues tout au long des vallées des gaves, entraînant de vives réactions. La commission des migrateurs de l'AAPPMA du vague d'Oloron a alerté les élus de tous bords et multiplie les interventions. Les professionnels du tourisme et les associations de défense de l'environnement se concertent et se mobilisent. Michel Arénas, président de la Gaule Orthézienne a envoyé, ce mardi après-midi, un long mail à Alain Rousset, président de la Région, pour lui redire le poids que représente la pêche à la ligne, notamment celle du saumon, dans l'économie touristique... Et pour lui rappeler les positions qu'il a déjà prises en faveur de la pêche sportive à la ligne.
Bref, les forces vives des vallées des gaves sont en alerte.
Une réunion a lieu ce mardi 3 décembre 2019, en fin d'après-midi, chez le préfet des P.A. qui recevra l'AAPPMA du gave d'Oloron, celle de la Nive, la Fédération départementale de pêche, la Gaule Orthézienne. On espère que le bon sens et l'intérêt général l'emporteront.
NOUVEAU : Après les préfets du 64 et du 40, le préfet de Région est lui aussi mis dans l'obligation, par le tribunal aministratif, d'exercer son pouvoir de police dans le port de Bayonne
L'arrêt du tribunal administratif de Bordeaux est tombé ce mercredi 4 décembre 2019.
Il donne obligation au préfet de Région Nouvelle-Aquitaine de mettre en oeuvre ses compétences en matière de police des pêches au sein du port de Bayonne dans un délai de 2 mois. L'Etat est condamné à verser 1500 € aux associations SEPANSO 64 et 40 et à Salmo Tierra.
Le 25 juin dernier, SEPANSO 64, SEPANSO 40 et Salmo Tierra avaient déjà eu gain de cause auprès du tribunal administratif de Pau qui avait confirmé l'interdiction de pêche au port de Bayonne et qui avait donné obligation aux préfets des PA et des Landes d'appliquer leur devoir de police dans un délai de 6 mois.
Maintenant reste à savoir si la Région Nouvelle Aquitaine, propriétaire du port, acceptera d'accorder la dérogation que les marins pêcheurs ont sollicité. Les vallées des gaves sont vent debout pour que l'interdiction soit appliquée.
J.S.
Vives réactions sur Facebook :
- Patrick Laurent (président de la commission migrateurs du gave d'Oloron) : "L’AAPPMA du gave d’Oloron ne lâchera pas même si une autorisation est donnée , le combat continuera car la pêche professionnelle se pratique depuis des années dans l’illégalité et nous pourrions demander des dommages".
"Encore une fois l’Etat n’a pas fait le nécessaire et laisse perdurer une situation délictueuse au dépend de tout une région et de la biodiversite"
Fred Bertails : "C'est lamentable ! Encore une histoire de lobbying et d'argent ! Pour la petite histoire de saumon le château de Mesplès (à Saint-Goin) a été de 1890 à 1935 environ un hôtel tenu par des anglais pour les riches anglais en villégiature à Pau pour venir pêcher le saumon ! Après ces belles photos que vous avez faites n'hésitez un jour à venir pousser les grilles nous vous recevrons avec plaisir"
Michel Rodes, V/pt SEPANSO Aquitaine : Pour nous protecteurs de la nature c est une honte de continuer la prédation par dix professionnels au détriment de la nature et de sommes considérables versées par le public pour faciliter montaison et dévalaison des migrateurs. Monsieur Rousset doit lui aussi respecter la biodiversité
Claude Valero Sanz (magasin Le Poisson Roy à Navarrenx). Mail envoyé au président de la Région :
"Mr Rousset merci de soutenir la décision prise par le tribunal, concernant l’arrêt de la pêche dans le port de Bayonne.
N'oublions pas l'attrait touristique et commercial de la pêche des poissons migrateurs et le prélèvement minime exercé sur ceux ci.
Les pêcheurs sont les premiers protecteurs de nos rivières ; ne laissons pas tomber cette décision.
Très cordialement."
Il faudra alors se poser les bonnes questions...."
Robert Menquet (moniteur guide de pêche) : Les juges ont bien analysé la situation, ils ont étudié le dossier et rendu un jugement conforme. Il va falloir à présent que ce jugement soit enfin appliqué. Bravo à ces juges.
Alain Maury : "Je félicite et supporte toutes les associations qui continuent a y croire et essaient de faire pencher la balance du côté du bon sens et de la lucidité...
Franchement c'est tout bonnement honteux que les politiques s'allient (car c'est de ça qu'il s'agit) pour abonder dans les sens d'une minorité ( d'acteurs et de principe !)..
Partout dans le monde le saumon est valorisé autrement que par la pêche pro...mais nous en France nous allons jusqu'à vouloir démontrer par une nième étude que le saumon n'est pas en danger... Et ce dans le but de faire perdurer une ineptie...
Le combat.... C'est fou d'utiliser ce terme !.... N'est pas terminé et c'est tout bonnement désolant !!"
Joseph Miremont : "Combat est bien le bon terme, que les politiques prennent bien leurs responsabilités (...) " Jusqu'à l'interdiction pure et simple, nous remettrons l'ouvrage sur le métier."
"Cette situation grotesque ne fera que grossir nos rangs, s'il faut repartir manifester à Bayonne nous irons. Alors SVP messieurs les politiques ne vous trompez pas, expliquez leur qu'entre le pont Grenet et Peyrehorade ils peuvent pratiquer."
Nadine Barthe Lambert : "La pêche aux saumon est un vecteur important dans notre économie locale.
Si le président de la région donne l'autorisation aux pêcheurs professionnels de pêcher dans le port de Bayonne, on peut dire que pour les années avenirs ce pan économique disparaîtra et mettra en difficultés nos territoires."
André Dartau (le 20 octobre 2019) : "Il y a beaucoup a perdre électoralement à donner cette autorisation......19 000 pêcheurs à la ligne dans les Pyrénées-Atlantiques....et 12 départements en Nouvelle Aquitaine... .. 220 000 adhérents 15% des effectifs des pêcheurs au niveau France, 469 aappma 300 millions d'euros de retombées économiques....."
Michel Arenas, président de la Gaule Orthézienne, délégué au tourisme de la ville d'Orthez, s'adressant directement à Alain Rousset :
"Ce ne sont pas les pêcheurs professionnels qui travaillent pour améliorer les conditions de repeuplement. Ils récoltent, uniquement pour de l’enrichissement personnel, ce que les Associations Halieutiques cultivent. Et c'est cette injustice que je dénonce.
Je sais, cher Monsieur Rousset, que vous êtes sensible au développement des territoires, porteur de retombées économiques et créateur d'emplois. Le sujet du saumon nous l'avions abordé lors de votre visite à Orthez il y a quelques années, dans un café près de l'église, à l'occasion de votre campagne électorale. Et, ce jour-là, vous m'aviez soutenu dans le combat que nous menons.
Je rappelle que dans tous les autres ports Français et estuaires, les pêches aux filets dérivants sont interdites ainsi que dans de nombreux Pays Européens ou leurs rivières n'ont rien à envier à nos gaves."
Extrait de la lettre signée par la SEPANSO Aquitaine et Salmo Tierra, adressée à Alain Rousset :
"La décision du Tribunal administratif doit être respectée. Elle s’inscrit dans le droit et régule les atteintes à la biodiversité. Elle protège les consommateurs et permet in fine une meilleure protection des poissons migrateurs sur l’Adour. Permettez-nous de rappeler que des subventions françaises et européennes conséquentes ont permis de soutenir les populations de poissons migrateurs.
Au moment où il nous est demandé de prendre en compte la préservation de notre environnement, mis à mal par le pillage et la surexploitation des ressources naturelles, la réouverture de la pêche dans l’enceinte du port de Bayonne serait légitiment perçue comme un déni de justice et une aberration économique (on subventionne des actions de protection des migrateurs et « en même temps » on autorise des actions de prédation de leur population. L’intérêt de quelques-uns au détriment de celui du plus grand nombre et de la biodiversité.
En espérant que les élus du Conseil régional de la Région Nouvelle Aquitaine comprendront l’absurdité de la position défendue par Monsieur Mathieu Bergé, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération distinguée."
Alain Maury : "Si L'AAPPMA du gave d'Oloron s'est positionnée en fer de lance (et c'est une excellente chose) dans cette affaire il sera de bon ton que toutes les instances similaires (AAPPMA, fédes.. etc) s'unissent et se serrent les coudes pour obtenir enfin gain de cause...
Fin les querelles a la c... Et les appropriations ineptes... Tous ensemble on va y arriver!!!"
Patrick Laurent : "Il est bien évident que l'union fait la force, nous devons être capable de nous unir pour un but commun. Cette image d'unité doit être visible aux yeux de tous si nous voulons être crédible."
Robert Menquet : "L'AAPPMA d'Oloron a parfaitement fait son travail, les associations comme ANPER-TOS aussi, des bénévoles ont payé de leur temps, les juges ont jugé, les élus locaux sont montés au créneau maintenant il va falloir savoir si le Préfet va enfin faire son travail".
Richard Picotin (journaliste) : "Un préfet qui ferme les yeux ne fait pas appliquer des décisions de justice! Une entorse à l’État de droit.""
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"C'est Rousset qui aura le dernier mot !"
Albert Duvert :
"Pourquoi tout ce boucan ? Alain Rousset est un grand président de Région. Il sera réélu en 2021. Il aime venir taquiner la truite dans sa chère vallée d'Aspe. Qu'est qui peut vous faire dire qu'il pourrait accepter que quelqu'un (le président Lasserre ? Guillaume le ministre qui sera candidat aux municipales de Biarritz ?) lui force la main pour signer une aussi ridicule autorisation au profit de moins de 10 pêcheurs professionnels ? Certes je sais qu'une dérogation a été sollicitée, qu'elle bénéficie de bien curieux appuis venant de je ne sais où. Peu importe. Moi je fais entièrement confiance à Rousset car c'est lui qui aura le dernier mot ! "
"Nous ne demandons pas la lune !"
Le commerce en général, dans les vallées du gave d'Oloron, du gave de Pau, du Saison et de la Nive, autant en Béarn que dans le Pays basque intérieur, est confronté à de profondes difficultés. Les industries traditionnelles ont été nombreuses à disparaître. Seule issue pour apporter de l'activité : le tourisme. Seule opportunité pour que la saison ne se résume pas qu'aux mois de juillet et août, mais qu'elle s'ouvre dès avril, c'est le tourisme pêche. Et ça passe par le retour en nombre suffisant du saumon dans nos rivières.
Interdire la pêche, en appliquant la Loi, dans le goulet d'étranglement du port de Bayonne, est la solution.
Nous avons fait un petit tour chez les commerçants du Béarn des gaves. L'un d'eux résume la situation : "Mais dans quel monde vivons-nous ! Nous ne demandons pas la lune ! Nous voulons simplement que l'on ne nous prive pas, pour satisfaire une petite dizaine de pêcheurs aux filets, d'un potentiel économique qui fait partie du bien commun et qui nous est indispensable ! L'estuaire de l'Adour ne doit pas continuer à être le seul en France et en Europe à tolérer la pêche aux filets dérivants".
Un commerçant de la place de Navarrenx a tenu à féliciter notamment l'AAPPMA du gave d'Oloron "qui s'investit pour impulser, coordonner les actions diverses et variées afin de défendre le dossier saumon au nom de la biodiversité et de l'économie de nos vallées".
Jean Sarsiat
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C'était dans le journal Sud-Ouest du 26 juin 2019
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La manif de Bayonne du jeudi 30 mai 2019 (jeudi de l'Ascension)
Pêcheurs, élus, défenseurs de la nature, professionnels du tourisme, avaient démontré, le jeudi de l'ascension (30 mai 2019) leur capacité à se mobiliser pour défendre l'intérêt général des vallées des gaves et de la Nive