A Gurs, un aménagement exemplaire

Joli coin romantique

Voici un petit retour sur une balade en bord du gave d'Oloron, effectuée le mois d'août dernier à Gurs. En cours de montée vers le village, nous  avons pris le chemin qui passe sous la grand'route Navarrenx-Oloron, qui longe ensuite le cimetière et descend jusqu'à la sablière au lieu dit Camou, juste en face du village de Jasses (et son île Sahouret) situé sur l'autre rive.

La municipalité de Gurs a merveilleusement aménagé ce coin et en assure  l'entretien de manière exemplaire.  Ces petites plages en bord de gave, au d'un petit chemin, il y en a dans  tous les villages riverains de la rivière. Il existe même des sentiers reliant plusieurs d'entre elles et qu'on pourrait, à peu de frais, remettre en service après un bon nettoyage. On aura l'occasion d'en reparler...

Jean Malherbe amoureux de son gave

Ce mois d'août nous avions eu le plaisir de rencontrer, à la sablière de Gurs, notre ami Jean Malherbe dont nous avons appris fin septembre, avec beaucoup de le peine, le décès. Excellent pêcheur de saumon, il nous avait raconté les belles captures effectuées à cet endroit. Il connaissait la rivière comme sa poche et nous avait montré avec précision l'endroit où, l'emblématique pêcheur de saumon Henri Lafargue avait ses habitudes et effectua certaines de ses plus belles prises.  "C'est là que les saumons font une pause dans leur remontée vers les frayères" nous disait-il. Et quand le niveau est bon (il avait des points de repères par rapports aux rochers) "il y a de bonnes chances qu'ils mordent".

Jean Malherbe, qui habitait la ferme voisine faisait sa promenade journalière jusqu'au bord du gave. Le murmure de la rivière le berçait et l'encourageait à faire face à la maladie. "Tant que je peux retarder le plus possible l'échéance, je m'accroche..." me disait-il. Et avec le sourire, il m'invitait de venir, la prochaine fois, depuis mon village de Jasses, en traversant les deux petits bras du gave, de part et d'autre de l'île,  au lieu de faire les 7 km par la route...

J.S.

Jean Malherbe aimait son gave

-o-o-o-

Curiosités géologiques et vestiges de la mâture royale

Alexis Ichas, historien, auteur de "l'Encyclopédie illustrée du gave d'Oloron" (995 pages) a réagi sur notre page Facebook :

"C'est un des plus beaux coins du Gave. On y aperçoit les célèbres 'camous', concressions naturelles créées aux ères géologiques et qui suscitent encore l'étonnement. Dans l'article vous mentionnez M. Malherbe dont j'apprends le décès. Il se trouve qu'à l'occasion de mes pérégrinations, je l'avais rencontré au bord du gave. Je ne doute pas que son âme flotte encore dans ces galets qu'il connaissait si bien."

Outre les curiosités géologiques dites "camous" dans le gave  (entre Viellenave et Audaux iles Camous sont spectaculaires) on aperçoit également sur les photos de notre reportage de Gurs des constructions dans la rivière. Alexis Ichas nous éclaire :  "Oui, il y a un reste des aménagements de la mâture royale (pour remettre le radeau dans l'axe) et des curiosités géologiques dites 'camous'. Je parlais évidemment des camous".

Mâture Royale (de 1622 à 1848)

 Relevé dans l'Encyclopédie du Gave d'Oloron : "Mâture royale : exploitation des forêts béarnaises de la vallée d'Aspe et de la vallée d'Ossau, consistant à produire des mâts pour les  vaisseaux du roi, flottés sur le gave d'Oloron, jusqu'à Bayonne. De là, ils pouvaient être directement montés à l'arsenal ou envoyés dans les grands arsenaux de Rochefort ou de Lorient par voie de mer.

"Les radeaux, divisés en grande ou petite mâture, étaient constitués par des troncs d'arbres préalablement préparés et élagués, puis réunis les uns aux autres de façon à former des convois sur lesquels prenaient place les "mâturins" qui étaient des marins, ouvriers de l'administration de la mâture royale".

-o-o-o-

Face à l'île Sahouret, de Jasses, et sa maison qui était, au début du siècle dernier une auberge/guinguette et ses bains