Le mouvement de protestation contre les filets dérivants dans l'Adour s'élargit.
La manifestation de samedi 9 juillet sur le port de Bayonne a réuni peut-être un peu moins de monde qu'il y a trois ans, quelques absences chez les pêcheurs à la ligne ont été remarquées, mais il y avait de l'intensité, les slogans étaient percutants, et on a pu constater une présence accrue du milieu associatif lié à l'environnement, à la culture, et à l'art. Mais aussi à l'économie locale.
Donc il y a une réelle prise de conscience de la situation incompréhensible provoquée par les flagrants abus d'une poignée de pêcheurs professionnels dont le privilège qui date d'une autre époque, pénalise l'économie des vallées des gaves et porte atteinte à la survie des poissons migrateurs.
Les tribunaux ont à plusieurs reprise tranché, mais certaines décisions ne sont pas appliquées.
La curieuse (et mystérieuse) complaisance de l'Etat qui va à l'encontre de la défense de l'environnement et du développement de l'activité touristique, fait de plus en plus de vagues et est source de mobilisation. La tension monte et les réactions dépassent le milieu de la pêche.
Autre écueil rencontré : Le projet d'une indemnisation des pêcheurs professionnels est en cours. La Région est OK pour participer. Les collectivités du Pays de Béarn sont favorable. Mais le président du conseil départemental des PA est (pour l'instant) sur la réserve. Il a même dit non mais sur des bases qui ne correspondent pas tout à fait à la réalité du dossier si l'on en croit ses déclarations rapportées par la presse locale. On peut compter sur Jean Labour, le maire de Sauveterre-de-Béarn, sur l'AAPPMA du gave d'Oloron et la Défense des Milieux Aquatiques, pour mettre les pendules à l'heure en lui apportant les bonnes informations. Samedi les oreilles de Jean-Jacques ont du siffler. Mais dans le cortège, nombreux ont proposé de lui faire passer le bon message. Quant au préfet, Jean-Marc Terrasse (1), ex adjoint au maire d'Orthez (chargé de la culture) et actuellement président de Rencontre d'Orion, aimerait le rencontrer pour lui en toucher deux mots. Il nous l'a confié samedi au départ du cortège.
Dans la foule des présents on a eu plaisir de côtoyer, en compagnie d'André Dartau, ex président de la Fédé de pêche du 64, un fidèle de la défense de la cause des migrateurs, le journaliste René Lacaze, ancienne plume de la Dépêche du Midi et fondateur de la Semaine des Pyrénées. Retraité, le Lourdais continue a exercer son art de l'écriture et de la photo.
Le combat va se muscler
La manif du 9 juillet a fortifié le mouvement. L'organisation supervisée par Philippe Garcia, président de l'association de Défense des Milieux Aquatiques, avec le précieux concours de Pierre Bergès qui avait l'expérience du rassemblement de 2019, a été une belle réussite avec les prises de paroles de la DMA et de son avocate, de la SEPANSO, de l'AAPPMA du gave d'Oloron, de l'association ANPER-TOS.
Les actions juridiques se poursuivent avec des succès. Le projet d'indemnisation fait son chemin avec l'accord des pêcheurs estuariens tandis que les fluviaux devraient les suivre selon les toutes dernières informations.
Le combat se poursuit. A la rentrée les actions vont se diversifier et s'intensifier. C'est les conclusions que l'on peut retenir de la manifestation de samedi dernier sur le port de Bayonne.
J.S.
(1) Jean-Marc Terrasse, journaliste, écrivain, enseignant en Histoire de l'Art, est ancien directeur du musée du Louvre. Retiré à Orthez, il préside "Rencontre d'Orion" (centre culturel du château d'Orion) : http://www.rencontre-orion.org/concerts-2022/
Lire également : http://www.paysdesgaves.com/2022/07/defense-du-saumon.html
A gauche, on aperçoit, avec son appareil photo, très concentré, René LACAZE, ex journaliste de La Dépêche du Midi, et directeur de plusieurs publications liées à la pêche, à la chasse, à la montagne. Pêcheur de truite dans les gaves pyrénéens, il est habite à Lourdes