♫ J'entends siffler le train...♫
Avant de revêtir son manteau de neige, la vallée d'Aspe offre ses belles couleurs d'automne qui accentue son caractère sauvage et mystérieux.
Les ouvrages d'art de l'ancienne ligne de chemin de fer qui ont bravé le temps sont impressionnants, enveloppés d'une végétation luxuriante. La patine des pierres de taille, la rouille des ferrailles des ponts de type Eiffel, sont en harmonie avec la nature qui marque les saisons. Avec l'espoir que cette ligne de chemin de fer fermée depuis le 27 mars 1970, suite à un déraillement qui provoqua la destruction du pont de l'Estanguet enjambant le gave d'Aspe, à Accous (1), reprenne vie. Un vent favorable, du côté du Conseil Régional se manifeste depuis quelques temps, pour accélérer le dossier. Les meilleures conditions semblent réunies pour qu'on entende le train siffler à nouveau. On doit s'en réjouir.
En cette fin de mois de novembre la place de Bedous était désespérément déserte. Seule était éclairée la petite vitrine de l'Office de tourisme du Haut Béarn. Pas un chat dans les rues. Quelques kilomètres plus loin, de l'autre côté des Pyrénées, au bout du tunnel du Somport, Canfranc était bien plus vivant avec ses façades colorées, deux ou trois cars de touristes en balade, les terrasses des restaurants qui servaient encore à manger à 4 heures de l'après-midi. Un contraste saisissant entre l'un et l'autre côté des Pyrénées.
Mais c'est bien en vallée d'Aspe que la nature offre le plus beau spectacle. Au détour des virages surgissent de petites merveilles dans un enchevêtrement de couleurs d'automne. En attendant le printemps des forêts et celui de la voie ferrée reliant la France à l'Espagne.
J.S.
La ligne de chemin de fer Oloron Bedous est remise en service depuis 5 ans. Il reste à entreprendre la remise en état des quelques 30 km Bedous-Canfranc pour que soit ouverte la traversée des Pyrénées sur l'itinéraire Bordeaux, Dax, Orthez, Pau, Oloron, Canfranc, Saragosse. Autrement dit la liaison Aquitaine-Aragon (Bordeaux-Saragosse).
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Ouvrons au passage une parenthèse destinées à ceux qui s'intéressent au train du quotidien : le dossier de rénovation/modernisation de la ligne historique Dax-Orthez-Pau avance à grands pas. Il est poussé et tiré par le haut sous l'impulsion de l'association LGV-Orthez-Oui. N'hésitez pas à devenir membre adhérent :
http://lgv-orthez-oui.over-blog.com/
(1)
On attend la résurrection
Le 27 mars 1970, le train dérailla. Il était 6 h 45. Un brouillard givrant recouvrait la région.
Le journal La République relata l'accident qui ne fit, miraculeusement, aucun blessé :
« Un train de marchandises comportant deux locomotives et neuf wagons chargés de maïs à destination de l’Espagne venait de quitter la gare de Bedous lorsque, arrivé sur le pont métallique de l’Estanguet qui enjambe le gave d’Aspe, le convoi se trouva en difficulté, les deux motrices patinant anormalement sur la petite rampe qui conduit à Lescun. Les deux conducteurs étant descendus de leurs machines pour rechercher la cause de cet incident, le convoi se met à dévaler en marche arrière ».
L’événement sonne le glas de la ligne inaugurée en 1928
La suite, la mémoire collective la connaît par cœur. Entraîné par la vitesse et la force centrifuge, le train déraille, entraînant la destruction de l’ouvrage. L’événement sonnera le glas de la ligne de chemin de fer internationale inaugurée en 1928. Sur les lieux, le reporter découvre rien moins qu’un « tableau de western » avec « au pied de la montagne, baignant dans l’eau, le pont détruit, les deux locomotives disloquées, les neuf wagons éventrés, un enchevêtrement de ferraille indescriptible et, ça et là, des tonnes de maïs perdues ».
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