Mobilisation pour défendre le gave et ses rives contre les dérives !
Le samedi 22 octobre à Carresse-Cassaber, était organisée la “Marche contre le Béton et son monde” à l’appel de la plateforme “Défendons la Plaine - Güeitam l’Arribèra”.
Un cortège festif et multigénérationnel a traversé le village, encadré par les tracteurs des agriculteurs de la plaine et mené par des chancaires du collectif Arricoquet, entonnant des chants béarnais : “Nos qu'i vam, nos qu'i vam tà deféner l'arribèra nos qui vam !” - On y va, on y va, pour défendre la plaine, on y va !”. Le long défilé s'est ensuite rendu dans la plaine du gave pour déposer devant la gravière des épouvantails aux messages évocateurs : “Sopa aus calhaus non hè pas vente = la soupe aux cailloux ne nourrit pas “.
Dans l’attente du jugement en appel de Bordeaux, le Groupe Daniel continue, en effet, d’extraire chaque jour des tonnes de granulats suite à un arrêté préfectoral d’avril 2022 dit de “mesures conservatoires”, qui permet au carrier de contourner l'annulation des premières autorisations préfectorale prononcée par le tribunal administratif de Pau en décembre 2021.
Perchés sur une remorque de tracteur, différents intervenants se sont exprimés pour informer les participants et dénoncer "l’entêtement de la préfecture".
Une agricultrice, membre de l’AFR (Association Foncière de Remembrement) a fait le point sur la situation actuelle au plan juridique et a expliqué "la tentative abusive de dissolution de l’AFR par la préfecture au printemps dernier".
Dans l’attente du jugement en Appel au Tribunal de Bordeaux, Michel Rodes, secrétaire de la SEPANSO a annoncé que "les associations avaient déposé un nouveau recours contre cet arrêté de mesures conservatoires qui autorise le carrier à exploiter la gravière qui est située dans une zone classée Natura 2000 et dans l’espace de mobilité du Gave d’Oloron (chose pourtant interdite par l’arrêté ministériel du 22/09/1994)".
Victor Pachon, du CADE (Collectif des Associations de Défense de l’Environnement), a dénoncé "le mépris pour l’expertise citoyenne ainsi que les mises en examen de 9 militants poursuivis en diffamation visant à faire taire les lanceurs d’alertes et à étouffer le débat public".
Le collectif de riverains “En Plaine vue” a rappelé la crainte des habitants de voir leur village rural "reclassé en commune industrielle avec l’arrivée d'une troisième carrière sur son territoire, les risques de dévaluation de leur patrimoine immobilier ainsi que les nuisances sonores, environnementales et les problèmes de sécurité induits par le passage d’un si grand nombre de camions".
Étaient également présents des membres des collectifs Préservons la Plaine de Nay et SOS Plaine d’Abos confrontés aux mêmes menaces du carrier dans leurs communes, ainsi que des représentants entre autres de l’ACCOB, de la Zad du Bager et de Pyrénées Re-Belles.
"Une carrière pollue 5 fois !"
Louis Merle du Collectif Encore qui participait à l’organisation de l'événement “Faites de l’Eco-Habitat” au même moment dans la commune voisine d’Auterrive, a rappelé “qu’une carrière pollue 5 fois : une 1ère fois pour extraire et en utilisant l’eau sur place aggravant sa turbidité - et c'est ensuite irréversible ; une 2ème fois pour transporter, souvent assez loin ; une 3ème fois pour préparer en ajoutant des additifs divers ; une 4ème fois pour “recycler”, ce qui, en fait, ne se recycle pas ; enfin une 5ème fois lors des travaux de remise en état du site !"
L’arrivée d’un nouveau préfet que les opposants interpelleront prochainement, est perçue comme "un espoir de retour de l’Etat de Droit et de mise en place d’un dialogue constructif respectueux de la loi et de l’environnement".
Dans l’attente des prochaines échéances judiciaires, la plateforme invite toutes les personnes se sentant concernées, à signer la pétition en ligne (1) et à rejoindre ses assemblées citoyennes qui ont lieu toutes les 2 semaines pour réfléchir ensemble à de nouvelles actions visant à alerter les élus, les médias et les populations locales, en restant fidèle "aux principes de justice environnementale et de non-violence qui les animent".
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La plateforme Défendons la Plaine - Güeitam l’Arribèra :
Intercollectif des opposants à la Gravière
Sepanso 64
Salmo Tierra - Salva Tierra
AFR - Association Foncière de Remembrement
APQV - Association pour la Préservation de la Qualité de Vie en Béarn des Gaves
Collectif “En Plaine Vue”
Amassas Per Doman - Ensemble pour Demain,
Collectif Arricoquet Plateforme Défendons la Plaine
CADE - Collectif des Associations de Défense de l’Environnement
DMA - Défense des Milieux Aquatiques
defendonslaplaine@gmail.com
(1) Pour signer la pétition : https://www.change.org/p/non-%C3%A0-la-gravi%C3%A8re-daniel-%C3%A0-carresse-cassaber