L'AAPPMA du gave d'Oloron, dont le nouveau conseil d'administration a été élu fin janvier dernier suite à la démission collective du précédent (après seulement un an d'exercice), a tenu son assemblée générale annuelle à Navarrenx, avec la volonté affichée de tourner la page sur les querelles du passé et de mettre en place les meilleures conditions de travail, de communication, d'échanges et de participation de tous les pêcheurs.
Lire le compte-rendu dans le journal Sud-Ouest de ce lundi 17 avril. Egalement sur internet, depuis hier, avec le lien suivant : https://www.sudouest.fr/pyrenees-atlantiques/orthez/navarrenx-un-nouveau-style-de-gestion-pour-les-pecheurs-du-gave-d-oloron-14807886.php?
Ci-dessous voici quelques photos et quelques infos complémentaires, de cette assemblée générale émaillée d'échanges parfois vifs, mais chacun s'est librement exprimé. On le sait, les pêcheurs sont des passionnés. A l'issue de l'AG tout le monde s'est retrouvé autour d'un vin d'honneur offert par la municipalité.
A la tribune, de gauche à droite, Bernard Blancant, secrétaire, Jean-Claude Bourdelas, vice-président de la Fédé 64 et président de la Gaule Aspoise, Jacques Gjini, trésorier, Alain Maury et Xabi Edon, tous deux vice-présidents de l'AAPPMA du Gave d'Oloron, Nadine Barthe, maire de Navarrenx et conseillère départementale.
Le président Pierre Bergès, dans l'impossibilité d'assister à l'assemblée générale, avait fait parvenir un message qui a été lu par le vice-président Xabi Edon, et dans lequel il précisait les principaux axes d'action :
- "L'AAPPMA du gave d'Oloron s'engage à gérer, protéger, informer, et mener toutes les actions juridiques qui seront nécessaires pour défendre le bien commun que nous avons en charge (pollutions d'où quelles viennent, surveillance, qualité de l'eau, micros centrales, protection des zones sensibles, restauration du milieu, restauration halieutique).
- "Pour les migrateurs vous connaissez ma détermination, je vous garantis que nous ne lâcherons rien, des procédures juridiques sont en cours et d'autres sont à venir. Je reste confiant sur une issue favorable à terme, par indemnisation ou juridique... nous verrons".
"Ne pas se positionner en victime. Mais participer, être partie prenante pour améliorer les milieux aquatiques""
Privilégier la reproduction naturelle
L'AAPPMA veut privilégier des empoisonnements plus adaptés à ses objectifs en ciblant les poissons souches du gave (truite fario, brochet, etc.) en améliorant leurs milieux, plutôt que de déverser des poissons "surdensitaires", c'est à dire ces poissons adultes venant de piscicultures, comme ceux que l'on met à l'eau juste avant l'ouverture.
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La comm'
L'AAPPMA du gave d'Oloron veut que le courant passe entre le conseil d'administration et les adhérents.
Pour ce faire, les outils de communication vont être renforcés avec, pour le site internet, un nouveau look, une plus grande réactivité et un contenu plus complet (pour, par exemple, expliquer et rendre compte des action juridiques..). La page facebook va être ranimée et il y aura également une présence sur le réseau instagram.
"La comm' c'est l'affaire de tous" a déclaré Alain Maury.
Le site internet : https://aappma-gave-oloron.com/
La commission juridique
L'AAPPMA va poursuivre et amplifier ses interventions pour la suppression de toutes les pêches au filet dans l'estuaire de l'Adour, dans l'Adour et les Gaves réunis, en s'appuyant essentiellement sur l'action juridique en lien avec les associations Salmo Tierra, Amper/TOS, la DMA (Défense des Milieux Aquatiques), l'ACCOB (Association pour la conservation du cadre de vie d'Oloron et du Bager), la SEPANSO.
L'exploitation des carrières, les microcentrales et les barrages, les pollutions sous toutes leurs formes, les pompages, font également partie des actions engagées.
"L'estuaire de l'Adour est le plus pollué de France. On y pratique la pêche aux filets dérivants ... et le poisson est consommé (!!!), comment peut-on tolérer une telle situation ?" s'indigne Antoine Domenech qui coordonne la commission juridique de l'AAPPMA. Par ailleurs il insista sur le potentiel économique de la pêche du saumon et qualifia le gave d'Oloron "de plus belle rivière du sud de l'Europe". Et d'ajouter : "Ca suffit de pleurer, on va agir ! pour sauver le gave et redonner vie au territoire". C'est un point qui sera développé, ainsi que les actions juridiques en cours et à venir, lors d'une prochaine conférence de presse.
"Nous le savons maintenant depuis suffisamment longtemps, et tous les pays qui pratiquent une gestion durable et économique de la ressource en attestent : le saumon pêché sportivement génère en moyenne 20 fois plus de retombées économiques en incidence directe et indirecte que le saumon pris dans des filets."
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Combattre les pollutions
Jacques Louvigné anime la nouvelle commission environnement qui est ouverte à toutes les personnes intéressées mêmes si elles ne sont pas élues de l'AAPPMA. Ce sera donc un groupe élargi pour traiter un sujet vaste et qui demande beaucoup de temps et de vigilance .
Jacques Louvigné pose le problème et tente de répondre aux questions :
"Le bassin versant du gave d'Oloron est très étendu. Il recueille les eaux des vallées d'Ossau, Aspe, Barétous, Soule, soit les Pyrénées depuis le pic du Midi d'Ossau jusqu'au pic d'Orhy, à quoi s'ajoutent des affluents tels que le Joos, le Lausset, le Saleys, etc etc... Des centaines de cours d'eau. Un chevelu !
"La rivière subit des pollutions de toutes origines : agriculture, industrie, ménages, médicaments, produits d'entretien. Elles ne provoquent pas en masse la mort des poissons, elles sont donc indétectables par les moyens habituels. C'est des pollutions insidieuses, diffuses, fréquentes ou permanentes".
Comment retrouver une vie aquatique normale ?
Il s'agit de prévenir ces pollutions en s'attaquant à leurs sources, par l'adhésion des utilisateurs à la prise des précautions nécessaires. Vaste programme ! Mais quoi d'autre ?
Les critères de réussite peuvent passer par l'observation continue des animaux sensés vivre dans le lit de la rivière. Il en existe des dizaines, des centaines. Leur présence confirme la bonne qualité de l'eau. Il suffirait d'en sélectionner quelques-uns pour vérifier le bon état de l'eau. Ce bon état permettrait à ces animaux de repeupler le milieu, plus rapidement peut-être qu'on ne le croit.
Voici une sélection de 4 de ces animaux :
- Les gastéropodes, escargots d'eau, très prolifiques, brouteurs d'algues ils nettoient les galets. J'ai vu des truites de la Nive s'en régaler à une époque.
- Les gamarres, mini crevettes, friandes de déchets organiques, donc épuratrices aussi, et proies appréciées poissons.
- Les mulettes, moules d'eau douce, capables de filtrer de grandes quantités d'eau, elles interviennent dans la reproduction de certains poissons.
- Le phrygane et sa larve, le porte-bois qui s'entoure d'un étui en bois, feuilles ou sable ; très exigeant sur la qualité de l'eau il en est un bon témoin.
En conclusion, le bon état biologique de l'eau est facile à vérifier par le constat de ces espèces dont la. liste est à compléter.
Appel à volontaires. Les personnes intéressées sont invitées à faire partie de cette commission élargie qui traitera de la qualité des cours d'eau. S'adresser à Jacques Louvigné, jacques.louvigne@wanadoo.fr, tél. 05 59 37 00 68
Au coeur du débat
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