Basques et espagnols furent, en 1939, les premiers internés accueillis au camp de Gurs.
La troisième édition des Echappées Musicales leur a rendu hommage avec la participation du groupe Alégria 4 qui interpréta des chants basques à 4 voix. C'était le 30 juin dernier.
Le reportage photo inséré dans ce blog, dès le lendemain du concert, a disparu des radars. Cela fait partie des mystères de l'informatique... Nous le remettons en ligne.
Le thème des Echappées Musicales 2020 sera décidé cette fin de mois.
Ces concerts, organisés sur une idée originale de la pianiste paloise, Mélina Burlaud, qui a la double culture franco-allemande, reconstituent des moments de vie artistique organisés durant la sinistre période du camp de Gurs. De nombreux artistes internés ont témoigné de "la place salvatrice de la musique et de la voix dans les conditions d'internement et du rôle essentiel de l'art comme moyen de résistance, de survie et de sublimation".
La troisième édition des Échappées musicales a offert, dimanche 30 juin 2019, un magistral concert de chants lyriques sur le thème basque espagnol. Cet événement était organisé à la mémoire de la première vague de réfugiés qui arrivèrent, en avril 1939, au camp de Gurs, construit pour « accueillir » les combattants républicains espagnols qui avaient perdu la guerre civile. C’était il y a quatre-vingts ans.
Le premier convoi de 980 Basques arriva, le 2 avril 1939, dans le camp qui ouvrait pour la première fois ses portes. Ensuite, se succédèrent durant le printemps et l’été 1939, 25 000 Espagnols républicains, dont 6 555 Basques.
Des chants d’époque
Le groupe Alegria 4, composé de quatre chanteurs lyriques professionnels de la région de Bilbao, avait repris, pour animer ce concert, des chants d’inspiration populaire. Certains avaient été interprétés dans le camp il y a quatre-vingts ans. Figuraient également d’autres œuvres créées à cette époque pour dénoncer la situation vécue au Pays basque, lors de la guerre civile espagnole.
Après un chant introductif, à l’extérieur, sous les arbres de la forêt, Gorka Roblès Alegria, tenor, Jone Martinez, soprano, Itxaro Mentxaka, mezzo-soprano, Mikel Zabala, basse, se produisirent à l'intérieur du baraquement où s’était massé le public, dans les mêmes conditions que les internés.
Flamme du souvenir
Le local tout en bois a apporté une résonance émotive particulière aux puissantes voix des quatre interprètes qui se produisaient a cappella. Pour accompagner le dernier chant, Gorka Roblès Alegria a allumé la flamme du souvenir de l’argizaiola, qui est la bougie entourant une plaque en bois de forme humaine et qu’on mettait sur les tombes des défunts.
Après les réfugiés espagnols, Gurs a connu, de 1940 à 1944, dans des conditions de plus en plus tragiques, l’internement de 26 641 juifs originaires surtout d’Allemagne.
Dans sa présentation du concert, l’historien Claude Laharie souligna que « ce camp est un des lieux les plus emblématiques en France mais aussi en Europe, de l’histoire de la deuxième guerre mondiale ».
Jean Sarsiat
Gorka Robles Alégria, tenor
Jone Martinez, soprano
Itxaro Montxaka, mezzo
Mikel Zabala, basse
L'historien Claude Laharie, spécialiste du camp de Gurs, a présenté le concert
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Le rituel de l'argizaiola, la flamme du souvenir