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C'est entourée de ses 4 fils, de ses 11 petits-enfants et de ses 6 arrières petits-enfants, que Madeleine (Mado) N'Haux a soufflé ses 100 bougies au cours d'un repas familial, le dimanche 7 mai, à l'auberge Claverie à Audaux. Deux jours plus tard, elle a eu les honneurs d'une réception à la mairie de Bugnein où, le maire Philippe Susbielles lui offrit un magnifique bouquet de fleurs printanières avec Champagne et petits fours. Une réception qui était également l'occasion de réunir et de saluer la famille N'Haux dont l'entreprise de mécanique et construction de matériel agricole tient une place de premier plan dans le tissu économique du Béarn des gaves. Mado a d'ailleurs été, durant plusieurs décennies, un maillon important (aux côtés de son mari Laurent) dans le développement de la société Jules N'Haux et fils. Et, d'une manière générale, sa vie professionnelle a été particulièrement riche en expériences et réussites.
Originaire de Bastanès (famille Laplacette), première de sa classe à l'école communale, elle fut envoyée à l'école supérieure (collège) d'Oloron ou elle continua à briller au palmarès des meilleures notes. Une belle carrière dans la fonction publique aurait pu s'ouvrir à elle, mais elle fit le choix du monde de l'entreprise. Après avoir travaillé à Navarrenx, à l'étude notariale de Me Verdale, ce qui fut une expérience formatrice, elle entra dans les bureaux des Ets Descazeaux, une florissante usine de chaussures. Ensuite elle quitta Navarrenx pour Oloron, où elle se vit confier le poste de secrétaire de direction des établissements Beighau, leader avec Laulhère, dans la fabrication des bérets. En 1949, changement de cap professionnel suite à son mariage avec Laurent N'Haux dont elle a rejoint l'entreprise. Elle prit en main la comptabilité et l'administratif avec d'autant plus d'autorité et de dynamisme qu'elle avait une solide expérience pour ce métier qu'elle exerçait avec passion. En plus du travail de bureau elle fut une maitresse de maison accomplie, toujours aux petits soins pour ses 7 hommes vivant sous le même toit : son mari Laurent, son beau-père Jules, et ses 5 garçons. Les soirées étaient bien occupées, elle trouvait même le temps de tricoter. Sans oublier le jardin qui était son domaine jusqu'à il y a encore trois ans.
Suivant la tradition familiale, avec son mari Laurent elle a eu le bonheur de voir quatre de ses 5 enfants reprendre le flambeau de l'entreprise : Robert (diéséliste de formation, directeur de la société), Daniel (plombier-chauffagiste), Roland (forgeron), Fernand (mécanicien). Tous les 4 sont actuellement de jeunes retraités. L'aîné, Gérard, décédé à l'âge de 59 ans, fit carrière dans la motoculture à la Maison du Paysan.
Premier constructeur européen de dépouilleuses
La technicité et l'inventivité des frères N'Haux donna de l'essor à leur entreprise qui a rapidement connu une solide renommée en France et à l'international avec la fabrication d'une machine à dépouiller le maïs (appelée également effeuilleuse) de leur invention et dont ils détiennent le brevet, et la mise au point d'une castreuse à maïs. Ils proposent une gamme complète de machines et matériels pour la récolte du maïs et sont 1er constructeur européen de dépouilleuses. Les ateliers dans le bourg de Bugnein étant devenu trop étroits, l'entreprise a déménagé à Susmiou, en bordure de la départementale et emploie actuellement trente salariés permanents auxquels s'ajoutent une dizaine d'intérimaires en saison.
Aujourd'hui, c'est la quatrième génération qui est en train de prendre les rênes de l'entreprise avec les trois frères et soeurs Guillaume, Coralie et Benjamin qui sont les enfants de Robert et Yolande N'Haux. Yolande, qui a succédé à Robert (retraité) au poste de président-directeur, est en train d'assurer la transmission. Gaëtan, le fils de Roland N'Haux a intégré la société en tant que salarié. La saga familiale des N'Haux se poursuit.
J.S.
ARCHIVES
Dans son édition du 22 décembre 2010, Sud-Ouest annonçait que les Ets N'Haux, créés en 1912 par Jules N'Haux, étaient en train d'engager l'achat du site de la pâtisserie de la Navarre, à Susmiou. La "secte de Sus", la Communauté de communes, et d'autres propositions d'achats étaient sur les rangs. Finalement, c'est la vente à la Sté N'Haux porteuse d'emplois et de potentiel de développement qui se concrétisa.