Jean Vivant a reçu officellement la croix de chevalier de la légion d'honneur au cours d'une cérémonie organisée dans le salon d'honneur de la mairie. Le savant orthézien, comme l'appellent ses anciens élèves et nombre de ses pairs, scientifiques, avec lesquels il a correspondu dans le monde entier, était à cette occasion entouré de son épouse Jacqueline, de sa famille et de ses amis.
C'est le colonel Jean-Marc Roy qui lui épingla cette médaille "la plus élevée des distinctions nationales".
En présence du député David Habib, René Descazeaux, adjoint au maire chargé de la culture, rappela l'importance et la richesse des travaux de Jean Vivant : "Herboriste passionné, vous avez été reconnu par vos pairs comme l'un des plus éminents botanistes de la seconde partie du XX° siècle. Vous nous laissez un herbier de 100 000 plantes classées et répertoriées, légué au conservatoire botanique de Bagnères-de-Bigorre".
Gérard Largier directeur de ce conservatoire national de Midi Pyrénées rappela combien l'herbier de Jean Vivant "était une ressource inestimable, un outil de travail qui continue à vivre et à servir".
Ensuite à la salle Pierre-Seillant où fut servie un buffet, Jean-Marc Roy mit l'accent "sur la somme impressionnante de connaissances collectées par Jean Vivant et matérialisées en collections d'une richesse inégalée et en publications scientifiques faisant autorité en France comme à l'étranger". Il insista également sur "le réel désintéressement et la plus parfaite discrétion dont a toujours fait preuve Jean Vivant comme c'est le cas de beaucoup de scientifiques".
Le site web de Jean vivant : http://www.jean-vivant.net/
Le site du conservatoire botanique national des Pyrénées et Midi-Pyrénées : http://www.cbnpmp.fr/content/jean-vivant-botaniste-et-naturaliste-re%C3%A7oit-la-l%C3%A9gion-d%E2%80%99honneur
LES ALLOCUTIONS
Jacqueline Vivant épouse de Jean Vivant :
"C'est un immense honneur pour Jean vivant et pour sa famille, de se trouver ici parmi vous, afin de recevoir la décoration de Chevalier dans l'ordre de la légion d'honneur.
Cette décoration finalise la reconnaissance de la nation pour son travail acharné de chercheur.
Ce savant discret, méthodique, à la fois botaniste, entomologiste, mycologue ,lichenologue, est avant tout un naturaliste, écologiste d'avant garde, dès les années 1956 il parle du réchauffement climatique, il prône la protection de la nature, et de l'environnement.
Cette distinction, honore Jean Vivant mais aussi toute la communauté scientifique, et de nombreux témoignages touchants sont arrivés de toute la France, mais aussi, de Suisse et de nos amis Espagnols!
Je remercie, au nom de mon époux, les personnes qui oeuvrent pour sa reconnaissance, je pense aux botanistes qui font publier ses articles, ou qui intègrent dans leurs travaux une partie du travail de Jean Vivant.
Je remercie, la ville d'Orthez qui à proposé une exposition, puis donné le nom d'une rue à Jean Vivant!
Je remercie les personnes qui ont permis la nomination de Jean dans le grade de Chevalier de la légion d'honneur par le ministère de l'écologie ,
ainsi que les auteurs de l'ouvrage sur les Botanistes de la Flore des Pyrénées qui ont dédié ce livre à deux grands botanistes, Jean Vivant et Pedro Monserrat, et dont certains auteurs sont parmi nous aujourd'hui.
Merci aussi à toutes les personnes qui sont présentes en ce grand jour."
Jacqueline Vivant
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René Descazeaux, adjoint au maire, chargé de la culture :
"Moment éminemment émouvant et attendu. Recevoir ici en mairie, devant vos amis, la distinction de Chevalier de la Légion d’Honneur, est un aboutissement et une reconnaissance.
Les Orthéziens, dont je suis, ont pris conscience très tardivement de la richesse et de l’importance de vos travaux. Il faut dire que, comme beaucoup de scientifiques, vous avez été incroyablement discret et volontairement tout-à-fait désintéressé.
Vous étiez connu, certes, mais peu ou pas reconnu et lors des Journées du Livre 2008 où vous figuriez comme l’un des invités d’honneur, de très nombreux anciens élèves se rassemblèrent avec émotion et mirent en commun des anecdotes intéressantes célébrant le grand professeur que vous fûtes au Lycée d’Orthez à partir de 1951. Des générations d’élèves du secteur d’Orthez se souvenaient de vous avec émotion. Vous les aviez marqué durablement, exerçant 33 ans (jusqu’en 1984) dans cette ville de cœur pour vous qui étiez né en 1923 dans les Landes à Candresse. Les souvenirs revenaient doucement à la surface des choses mais on avait frisé l’oubli pur et simple.
Votre épouse Jacqueline s’est alors attachée avec une patience et une volonté dignes d’éloges à faire connaître votre parcours professionnel dans une petite plaquette remarquable. Ce document nous fit découvrir le chercheur inlassable, le grand scientifique mais aussi l’inspirateur et l’organisateur. Vous fûtes la pierre d’angle de Sessions de la Société Botanique de France à Orthez en 1979 et à partir de Gabas en 1980.
Herboriste passionné, vous avez été reconnu par vos pairs comme l’un des plus éminents botanistes de la seconde partie du XX° siècle. Vous nous laissez un herbier de 100000 plantes classées et répertoriées légué au Conservatoire botanique de Bagnères-de-Bigorre.
Botaniste, lichénologue, mycologue, au-delà des innombrables travaux, voyages, recherches, missions diverses qui ont jalonné votre existence de chercheur, vous avez eu la joie rare et indescriptible de découvrir un nombre important d’espèces nouvelles dont plusieurs portent dans leur appellation savante l’écho de votre nom : vivantia, vivantii.
De tout cela vous auriez pu être légitimement glorieux ou rempli d’orgueil.
C’est tout le contraire qui s’est produit. Presque instinctivement, vous vous êtes méfié du fugace et du clinquant. Avec Montherlant, vous avez toujours su que « la marée du soir emporte nos châteaux de sable » et vous avez craint la vanité des choses.
Je garderai toujours ce souvenir de vous, alors que nous attendions la venue du Préfet pour l’inauguration des Journées du Livre en octobre 2008. Il était presque 11h, le Préfet était annoncé, où était Jean Vivant ? Nous l’avons trouvé juste à temps, complètement enfoncé dans une jardinière devant la Moutète, à genoux et émerveillé devant une petite plante dont lui seul connaissait le nom et qui accaparait son attention.
Lors de la réception qui eut lieu dans une petite salle, parmi les remarquables collections présentées au public, j’avais eu l’occasion avec M. le Maire de vous dire quelques mots et de prendre un engagement. Après avoir exprimé le regret, comme bien d’autres, de n’avoir découvert que tardivement les travaux et la carrière de ce remarquable scientifique, j’avais dit que nous n’en resterions pas là. Que les JDL 2008 seraient un départ pour favoriser une meilleure reconnaissance de l’impressionnante action conduite par Jean Vivant en faveur de la Science et de la recherche.
Nous voici moins de 2 ans après dans cette Maison Commune.
Les choses ont-elles changé ? Il me semble que oui. Vous êtes le seul, cher Jean Vivant, dans cette docte et honorable assemblée, à pouvoir dire qu’une rue porte votre nom, une rue emblématique du reste puisque au cœur d’une zone verte et protégée menant vers le lac de l’Y, une rue qui sera appelée à prendre tout son sens dans les années à venir avec un aménagement d’espaces verts bien sûr, d’arbres, de nichoirs à oiseaux.
Et puis voici aujourd’hui une autre reconnaissance, celle de l’Etat qui vous attribue une distinction rare et importante et vous désigne comme chevalier de la Légion d’Honneur. Diverses forces se sont unies pour vous faire obtenir cette médaille qui élève un homme de bien et dont l’éclat rejaillit sur nous tous. Bien des distinctions, avouons-le, sont l’aboutissement d’actions de coteries et ne correspondent pas toujours à la célébration du bien public. Je note avec joie que pour vous, il y a eu d’emblée unanimisme, volonté commune de distinguer un homme simple, discret, détaché des contingences matérielles, désir profond d’honorer un homme qui rassemble autour de la connaissance et comble de ravissement sa petite patrie béarnaise.
Permettez-moi, M. Vivant, avant que vous ne receviez officiellement la médaille de la Légion d’Honneur, de vous dire au nom de M. le Député David Habib, de M. le Maire Bernard Molères, de toute la population de la Cité, notre fierté de vous recevoir ici dans votre mairie. Permettez-nous également d’associer affectueusement à notre hommage, Mme Vivant, Jacqueline, votre épouse, ambassadeur permanent de votre œuvre, inlassable conservatrice de votre mémoire. Un peu de votre gloire de ce jour lui revient indiscutablement.
Je lui dirai en conclusion et en connivence : « Voyez chère Jacqueline, nous nous sommes efforcés de tenir les engagements que nous avions pris lors des JDL 2008. Votre époux rentre ce jour de plain pied dans une histoire de la Cité qu’il nous appartient tous ensemble de protéger et de transmettre »
René Descazeaux
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Colonel Jean-Marc Roy, vice-président de la Société d'Entraide des membres de la Légion d'honneur (comité d'Orthez) :
Gérard Largier, directeur du conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées (Bagnères de Bigorre):
VOIR LE SITE : http://www.cbnpmp.fr
Gérard Largier
Directeur du Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées
Syndicat mixte Conservatoire botanique pyrénéen
Vallon de Salut
BP 315
65203 Bagnères de Bigorre Cedex
Téléphone : 33 (0)5 62 95 85 30 Télécopie : 33 (0)5 62 95 03 48, http://www.cbnpmp.fr