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"LAISSER AUX PARENTS LA POSSIBILITE DE CHOISIR UN ENSEIGNEMENT DANS LES DEUX LANGUES DU "PAYS"
Jean-Michel Dordeins, ancien enseignant en classe bilingue ; Jean-Pierre Pouquet, ancien enseignant d'occitan ; Fernand Daugué, ancien enseignant ; Jacques Laulhé, maire de Lanneplaà, ont co-signé le communiqué ci-dessous
"Le projet de création d'une cla:sse bilingue français/occitan à Orthez a provoqué des réactions chez certains parents d'élèves de l'école de la Chaussée de Dax.
"Ils étaient une petite dizaine à manifester mardi, à la sortie des classes. De quoi s'agit-il ? La ville d'Orthez veut proposer une classe bilingue occitan/français dans une école publique. Elle désire en cela répondre à une demande sociale exprimée et mesurée lors d'une enquête publique menée par le Conseil Régional d'Aquitaine. Elle a obtenu le soutien de la communauté de communes et celui du Conseil général de Pyrénées Atlantiques. Les initiateurs de ce projet sont convaincus d'offrir un plus aux écoliers du canton. Des études ont montré que le bilinguisme précoce est favorable à l'apprentissage d'autres langues. Elles font apparaître également que les élèves bilingues sont plus performants en d'autres matières, les mathématiques par exemple.
"Pourquoi donc cette réaction et que veulent ces quelques parents ? Ils dénoncent un « passage en force ». Faux. La proposition de bilinguisme n'a aucun caractère d'obligation. Les familles doivent faire acte de volontariat en inscrivant leur enfant. Il faut un minimum de quinze enfants pour lancer une classe bilingue. Si ce quota n'est pas atteint, pas de classe bilingue.
"Les parents craignent une fermeture de poste. Faux. Un enseignant spécialisé, muni de l'habilitation à enseigner en occitan et en français, sera nommé sur le poste créé et l'école gardera le même nombre de classes.
"Les parents sont persuadés que l'on va dépenser de l'argent public pour ce projet alors que nous sommes en pleines restrictions budgétaires. Faux. La création d'une section bilingue ne coûte pas un centime de plus au contribuable. L'enseignant nommé n'est pas un enseignant en plus dans l'école, il n'y a donc pas de poste budgétaire supplémentaire. C'est un enseignant comme les autres, avec les mêmes qualifications, les mêmes diplômes. Il peut enseigner en français comme en occitan et cette polyvalence n'a aucune incidence sur son salaire.
"Les parents disent n'avoir rien contre l'occitan. Ils ont, sur ce point, entièrement raison. La fermeture récente d'une classe à l'école maternelle du Centre, la suppression des « Rased » et le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite n'ont en effet rien à voir avec l'enseignement de l'occitan.
"Mais alors, de quoi ont-ils peur ? D'une classe bilingue ? Il semble que non puisque certains émettaient le souhait d'une classe bilingue français/anglais. Où serait la logique. Dans l'espoir de comprendre un jour le pourquoi de cette réaction, nous demandons à ceux qui veulent plus d'anglais d'en formuler la demande auprès des services compétents, sans se tromper de cible. Et de laisser à tous les parents qui le désirent la possibilité d'offrir à leur enfant un enseignement de qualité dans les deux langues du «pays».
Signé : Jean-Michel Dordeins, ancien enseignant en classe bilingue. Jean-Pierre Pouquet, ancien enseignant d'occitan. Fernand Daugué, ancien enseignant. Jacques Laulhé, maire de Lanneplaà