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La Roussanne en fleur, c'est magnifique !
Le printemps est arrivé en avance sur les coteaux de Monein. Les pieds de Roussanne sont en fleur depuis une quinzaine de jours et les feuilles commencent déjà à percer.
La Roussanne est une variété de pêches typiques du terroir moneinchon. Tout comme la vigne qui produit le fameux Jurançon, elle tire sa spécificité gustative du sol caillouteux du pays de Monein, dont les coteaux baignés de soleil sont orientés plein sud avec les Pyrénées en toile de fond.
De couleur jaune orangé, tachée de rouge, de forme bien arrondie et dodue, la pêche de Monein regorge de jus. En juillet et août elle est délicatement ramassée à la main au stade de maturité optimale de manière à préserver son parfum, sa chair sucrée et juteuse marquée d'une douce pointe d'acidité. Un nectar, un fruit d'exception.
Durant des siècles, les vergers de Roussannes ont fait bon voisinage avec les domaines viticoles et ont contribué à la renommée de ce charmant coin de Béarn. Puis peu à peu les productions de pêches, en l'absence de toute organisation et formation, se sont éparpillées et éclaircies tant et si bien qu'au tournant des années 1990 et 2000 la Roussanne s'est retrouvée en danger de disparition.
En 2002, sous l'impulsion énergique de Marie-José Casaubon, une prise de conscience a entrainé un plan de relance de la production qui a abouti en 2004 à la création de la coopérative Les Vergers du Pays Monein.
Sélection des arbres, formation des producteurs, organisation de la filière, les conditions ont été réunies pour ressusciter la pêche Roussane. Aujourd'hui ils sont une douzaine d'exploitants et, en 2020 qui fut une très bonne année, 80 tonnes ont été commercialisées. La Roussanne est sauvée !
La pêche de Monein est également un atout touristique des coteaux béarnais , de Monein à Sauveterre en passant par Navarrenx ou Salies. Au même titre que le saumon, la Blonde (la marque Blond'Aqui), le sel, elle fait partie de l'authenticité d'un terroir qui offre des produits exceptionnels qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Et lorsque, dans une maison d'hôte de Lay-Lamidou ou d'un gîte rural à Jasses ou à Dognen, on accueille les touristes avec un plateau de charcuteries de chez Casamayou arrosé d'une bouteille de rosé de Béarn, et qu'en dessert ont sort une délicieuse Roussanne bien juteuse, fraîchement cueillie, accompagnée d'un verre de Jurançon, ce n'est que du bonheur ! Après cette dégustation d'accueil, le vacancier peut partir, guilleret, taquiner le saumon, s'oxygéner le long des sentiers de randonnées, ou se délasser aux Thermes de Salies.
Hélas, dans la communication il y a quelques ratés. Nos élus maintiennent une frontière entre les secteurs de l'Office de Tourisme du Coeur de Béarn (Monein-Lacq-Orthez) et du Béarn des gaves (Navarrenx-Salies-Sauveterre) . Pour le constater il suffit de regarder leur site web respectif. Mais ça pourrait changer nous a-t-on dit. Du côté de Navarrenx, de Sauveterre et de Monein, des professionnels du tourisme poussent à l'union... qui fait la force !
J.S.
C'était samedi dernier, sur les hauteurs de Cuqueron, dans le verger de Marie-José Casaubon
Vignobles (appellation Jurançon) et vergers (pêches Roussannes) font bon voisinage sur les coteaux