EGLISE St PIERRE. La maître autel, tout en cuivre et décoré d'émaux, magnifique oeuvre d'art, dont plusieurs parties ont été retrouvées dans un grenier, a été reconstitué comme à son origine
L'église Saint Pierre présente la particularité de posséder trois autels en cuivre superbement décorés d'émaux représentant lys, roses et branches de vignes.
Or, il se trouve que l'autel principal, appelé maître-autel, avait été amputé, pour des motifs inconnus, de sa partie haute et de sa partie basse.
Les éléments manquants ont été retrouvés... entreposés dans le grenier du clocher, noircis par la poussière, les déjections de pigeons et autres saletés.
C'est la visite, ce début d'année 2010, de la Conservatrice des antiquités et objets d'arts, qui a fait prendre conscience à l'abbé Pierre Lahon, en poste depuis septembre 2009, de l'importance de ce trésor oublié.
Une équipe d'une douzaine de paroissiens s'est mise au travail pour décaper cm2 par cm2 toutes les parties de l'autel qui a pu, ensuite, être reconstitué avec la mise en place du dôme à quatre piliers surmontant le tabernacle, entouré de 6 grands chandeliers, tandis que la partie basse, sous la table, a retrouvé ses élégantes colonnes.
Les deux petits autels latéraux (Saint Joseph et la Vierge) ont également été énergiquement lustrés.
" Habituellement les autels sont en marbre ou en bois travaillé. Cet ensemble tout en cuivre, émaillé de motifs, c'est quelque chose de rarissime" note l'abbé Lahon, curé de la paroisse. Ce chef d'oeuvre porte la date de 1879 et la signature de la manufacture de "pantographie voltaïque d'Ercuis dans l'Oise". Il s'agit d'un atelier qui avait, au 19° siècle, mis au point un procédé qui permet le transfert et la reproduction mécanique de dessins et couleurs (1). Il a à son actif, quelques réalisations de prestige comme celles qu'on peut admirer à Orthez.
C'est à l'occasion de la messe solennelle du 8 mai, en présence des porte drapeaux et sous la présidence de Bernard Molères, maire d'Orthez et vice-président du Conseil général, que l'abbé Lahon a présenté ce petit trésor de Saint-Pierre mis à jour et en valeur.
A la fin de la cérémonie une autre surprise attendait les fidèles : "La Marseillaise" a retenti aux sons de l'orgue avec, aux commandes, l' organiste Pierre Moulia.
L'abbé Lahon, félicité pour cette innovation a confié : "J'avais entendu à Notre-Dame de Paris, à la fin d'une cérémonie commémorative, une brillante Marseillaise jouée avec les orgues. Je m'étais dis que le jour où j'aurai des orgues, je ferai aussi donner la Marseillaise, pour un hommage de l'hymne national à Dieu."
Jean Sarsiat
(1) Aujourd'hui il existe toujours à Ercuis ce type d'activité mais qui est exclusivement consacrée à l'argenterie de table.
La commémoratioin du 8 Mai au monument aux morts